Vous avez le sens de l'orientation, vous?


Vous avez le sens de l’orientation, vous ?

 

Moi pas du tout.

 

J’ai la mémoire visuelle : si j’ai effectué un trajet une fois, je retrouve mon chemin à chaque fois. Du coup, pas la peine de m’expliquer comment aller d’un point A à un point B. Dites-moi plutôt ce que je trouverai sur mon chemin : une pompe à essence, une grande surface, un carrefour particulier, etc…

 

Jusque-là, rien de vraiment problématique – d’autant que nos GPS sont là pour compenser une défaillance somme toute assez moderne.

 

Non, là où le bas blesse, c’est lorsque mon GPS me lâche, juste 2 ou 3 minutes avant d’arriver à destination. Vous me suivez ? Je sais que je ne suis pas loin, mais je ne suis pas assez près pour trouver le chemin. Et évidemment, même si j’avais pris de l’avance, me voilà à la bourre …

 

Dans ces cas-là, je fais le tour du quartier, je m’arrête, je regarde sur Google map, ou bien j’appelle quelqu’un en essayant de lui décrire où je me trouve. Bref, le temps tourne et je suis de plus en plus en retard.

 

Jusque-là, toujours rien de grave. Sauf que les prochaines fois où je vais retourner à cet endroit, éh bien, je vais faire le même circuit : mémoire visuelle oblige… Jusqu’à ce que, lassée de me tromper, je me fixe un nouveau point de repère… pour autant que j’y retourne assez souvent.

 

Pourquoi je vous raconte tout ça, vous allez me dire ?

 

C’est que dans nos carrières, dans nos choix de vie, combien de fois retournons-nous vers le connu ? Le déjà vécu ? Alors que l’on s’était promis d’aller vers nos réelles envies, notre véritable don, ce qui nous fait vibrer vraiment, un jour on réalise qu’on est en train de faire exactement ce que l’on ne voulait plus…

 

Oui, c’est ça, je parle de la zone de confort, qui peut devenir très inconfortable si on n’y prend pas garde. Perso, j’adore interviewer les chefs d’entreprise qui ont osé, qui changent la donne, qui relèvent la tête, qui prennent le risque de manager autrement, qui investissent dans des domaines innovants. Et puis j’écris leur profil : je montre qui ils sont, à l’intérieur, au-delà de leur parcours, des diplômes, etc. On parle de leur entreprise bien sûr, mais on parle d’eux parce qu’ils sont leur entreprise, dans leur manière de faire, de par leur histoire atypique et leur personnalité. Qui sont-ils ? C'est cela qui m'intéresse.

 

Je vous l’avoue, je le fais par égoïsme : écouter leur histoire, ça me fait vibrer, mon cerveau fait des connections dans l’instant, c’est génial. Et plus leur histoire est complexe, plus j’aime. C’est une sorte de dopage légal et bon pour la santé.

 

En tant qu’entrepreneure (une très jeune entrepreneure d’ailleurs), je réalise à quel point il serait facile parfois de s’éloigner de ce qui nous « nourrit de l’intérieur » pour privilégier ce qui nous « nourrir de l’extérieur » (Les deux, c’est bien). Parce que c’est facile, parce qu’on a toujours fait comme ça, parce qu’on nous reconnaît nos compétences.

 

Du coup, il m’est parfois arrivé de me perdre. Vous aussi ?

 

Personnellement, j’ai une chance inouïe : chaque fois que je me suis perdue, que mon GPS m’a lâchée, j’ai fini par écouter l’autre, le GPS intérieur et je suis arrivée à bon port, par moi-même ou avec l’aide de personnes prêtes à m’aider.

 

Du coup, je me dis que, si on n’a pas le sens de l’orientation, c’est pas grave : l’important, ce ne sont pas tous les détours parce qu’ils nous enrichissent aussi, l’important, c’est de ne pas faire demi-tour.

 

Bonne route ! 

 

 

crédit photo : mpumelelo-macu-283883-unsplash